Prime d’intéressement : un cache misère loin de la réalité

A l’issue de l’intersyndicale nationale CGT-FO-SNU s’est tenu l’intersyndicale régionale CVdL lundi 25 mai. Notre message commun a pour objectif de vous informer sur nos arguments à ne pas céder à une proposition de la direction qui occulte depuis des années et, avec ce projet d’intéressement pour longtemps encore, toutes progressions vers une réelle revalorisation de nos salaires et traitements.

 D’ici quelques jours vous allez être appelés à vous prononcer à propos du versement par Pôle emploi, à partir de mai 2022, d’une prime dite d’intéressement. Son montant sera compris entre 0€ et 390€ brut et il dépendra de l’atteinte de 3 objectifs mesurés au travers d’indicateurs de la convention tripartite : ainsi en est-il de la satisfaction des demandeurs à propos de leur accompagnement, dont on sait combien il est versatile, peu significatif au regard des volumétries de répondants et qu’il est loin de refléter la réalité.

Bien souvent l’usager fait part de son insatisfaction et formule en même temps un verbatim louangeur vis-à-vis de son conseiller et de l’accompagnement dont il a fait l’objet, mais ce n’est pas le verbatim qui compte !

Nos organisations syndicales n’ont pas signé cet accord, pour plusieurs raisons :

Absence de revalorisation collective

Avec cette prime, notre employeur s’exonère du rattrapage de la gigantesque perte de pouvoir d’achat des agents, du fait de l’absence de revalorisation collective salariale depuis 10 ans. Le tableau ci-dessous est édifiant : 2695.85€ de pouvoir d’achat depuis 2009, soit plus de un mois de salaire moyen. C’est encore pire pour les agents publics avec 12 années blanches en terme de revalorisation de la valeur du point !

(cliquer sur le tableau pour affichage plein écran)

 

Le budget alloué aurait permis de ne pas augmenter les cotisations de notre mutuelle

18 millions d’euros seront budgétés, qui auraient permis de ne pas augmenter pendant 5 ans  les cotisations de notre Mutuelle (l’accord mutuelle/ prévoyance prévoit une augmentation de 5€ par mois pour tous les agents)

Une prime d’intéressement proratisée

Cette prime d’intéressement sera proratisée au regard du temps de présence effectif (temps partiel et arrêt maladie viendront en diminuer le montant perçu individuellement).

Ce budget de 18 millions d’euros ne sera donc jamais consommé en totalité, d’autant qu’il est budgété à partir de l’hypothèse la plus haute, à savoir celle où toutes les régions atteindraient tous les objectifs qui leur ont été assignés !  Les sommes annoncées ne sont donc que de l’affichage. Et si le montant versé est plus proche de 0 que de 390 euros brut, on saura nous opposer que c’est notre inefficacité qui  justifie l’absence d’augmentation.

Une prime exonérée de cotisation sociale

Cette prime sera exonérée de cotisations sociales. Elle n’entrera pas dans l’assiette des cotisations sécurité sociale, ou de la branche famille : Inadmissible pour un établissement qui se targue de sa responsabilité sociétale. Elle ne sera pas prise en compte non plus pour le calcul des droits à la retraite et n’entrera pas dans l’assiette de calcul du 13ème mois, de la prime vacances ou de la prime d’ancienneté.

 

La CGT, FO et le SNU exigent une réelle politique salariale à Pôle emploi

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