Compte rendu CSE du 22 octobre 2021

A l’ordre du jour du CSE : consultation sur l’installation de la nouvelle DR, parcours de remobilisation, « Nouveau Suivi », point RH et la non réponse de la direction à vos réclamations

En préambule de ce CSE, toutes les organisations syndicales ont alerté la direction sur la souffrance au travail que nous expriment au quotidien les agents de Pôle emploi, liée notamment à la pression de la direction par les indicateurs qui génèrent une perte de sens à notre travail.

La directrice régionale a affirmé qu’elle était « sensible au sens au travail », mais a réaffirmé que « les indicateurs sont le reflet de la qualité et de la quantité de notre travail. Nous devons rendre compte à nos financeurs. Les indicateurs sont aussi le reflet du ressenti de nos usagers. Il est donc important de savoir si une agence est dans les indices de satisfaction de nos usagers ».

La direction maintient donc sa gestion et son organisation, qui dégradent la santé des agents et le service aux usagers. La direction refuse d’entendre les alertes des organisations syndicales.

 Consultation sur l’installation de la nouvelle direction régionale

Les élus du CSE ont émis un avis défavorable : 8 votes contre (CGT et FO) et 9 ne prenant pas part au vote (CFDT et CGC).

Motivation de l’avis défavorable :

  • L’aménagement en faveur des agents bénéficiant d’une RQTH : L’établissement ne nous apporte pas les garanties de la non mutualisation des postes de nos collègues possédant une reconnaissance de travailleurs handicapés. En effet, ces aménagements de poste répondent à des préconisations médicales individuelles établies pour préserver leur santé. Leurs équipements, mobiliers, aménagements ne sauraient être partagés : claviers, souris, fauteuils, bureaux spécifiques…Evoquer le respect entre collègues lors d’un possible partage de matériels ne peut se substituer à la responsabilité de l’employeur de garantir et de préserver la santé des salariés.
  • Défaut de m2: avec plus de 230 collègues sur un même espace de travail et 900m2 de moins que la surface actuelle (addition des superficies) si la direction nous parle d’espaces collaboratifs, il n’en demeure pas moins que les m2 par agent est bel et bien réduit. Si la nouvelle DR est annoncée belle et moderne, les conditions de travail doivent être pour autant préservées et les espaces de circulation ne peuvent rentrer de façon factice dans ce qui pourrait être un espace de travail. Quid des collègues qui travailleront avec des déplacements incessants dans le dos ?
  • Matériaux et l’isolation phonique : Si les matériaux sont annoncés performants avec une bonne acoustique, les élus du CSE demeurent dubitatifs quant au traitement du son dans les espaces de travail. De surcroit, aucun ergonome n’a été sollicité pour ce projet.
  • Open space et flex office : Les aménagements intérieurs vont augmenter le nombre d’agents en situation d’open space. Certains services disposeront de moins de places de travail que le nombre d’agents présents dans le service. Cette situation va créer des situations de flex office non souhaitées par les collègues
  • Parkings : Si l’employeur argumente ne pas avoir à fournir de places de stationnement, la question demeure un élément principal dans la qualité de vie au travail pour nos collègues. En effet, après avoir répondu à ses obligations personnelles et familiales, quel stress d’avoir à s’inquiéter d’une possible place de parking et de batailler entre collègues pour en obtenir une ! De surcroit, l’anticipation de la recherche d’une place de parking pourrait obliger les collègues à devoir supporter des dépenses supplémentaires telles que des gardes périscolaires. Les commerçants voisins n’ont eux aussi pas à pâtir de cette installation et voir leurs parkings occupés.
  • Transports en commun : Les élus CSE réfutent la position géographique très centrale de la nouvelle DR : la première station de tramway est à 10 minutes à pied, la gare à 20 bonnes minutes à pied (1km).

 Information sur la généralisation du parcours de remobilisation

Il s’agit pour la direction (qui nous présente un contexte, selon elle, « d’une reprise économique vigoureuse – d’un taux de chômage historiquement bas et des difficultés de recrutement marquées par un nombre élevé d’emplois vacants ») de mettre en place début 2022 un énième plan dédié au Demandeurs d’Emploi de Longue Durée.

Tous les DELD devront être contactés d’ici la fin de l’année afin de les rapprocher du marché de l’emploi, par : une formation, un emploi, une prestation « parcours emploi santé », une information particulière destinée aux DELD proches de la retraite… Mais la direction reste flou sur les moyens : « Tous les conseillers seront concernés ; une agence par DTD. On ne peut pas vous dire aujourd’hui combien il y a de DELD. Une photo sera prise à la fin de l’année ».

Et en quoi consiste la prestation parcours santé ? « Elle nous sera présentée en novembre »…

Commentaire CGTLa CGT conteste d’abord le contexte économique présenté par la direction. La soi-disant « reprise » n’a pas diminué le nombre de chômeurs dans les trois catégories (A, B, C) et le nombre de chômeurs en catégorie A est toujours très élevé (3,4 millions). Et la précarité ne cesse de s’accentuer, car la qualité des emplois proposés reste très précaire.

D’ailleurs, la CGT réaffirme qu’il est faux d’affirmer qu’un million d’emplois ne sont pas pourvus ! Combien de « doublons » ? Combien d’offres frauduleuses qui n’en sont pas ? C’est un faux argument brandi par le gouvernement et la direction générale, qui permet de justifier une politique coercitive à l’encontre des demandeurs d’emploi. Ainsi, la nouvelle règlementation d’assurance chômage va mettre plus d’un million de chômeurs dans la misère…Comment être disponible pour la recherche d’emploi, quand la première préoccupation est de pouvoir se nourrir, se loger, bref, pouvoir subvenir aux besoins essentiels ?

Nous avons demandé à la direction si le service du contrôle de la recherche était impliqué dans ce nouveau « plan de remobilisation » destiné aux DELD ? La direction n’a pas contredit…

 Point d’activité sur le Nouveau Suivi

La direction nous informe que nous passerions de 109 portefeuilles « suivi » à 73 portefeuilles « nouveau suivi » ; soit un gain de 36 portefeuilles.

Portefeuille minimum : 380 demandeurs.

Portefeuille maximum : 662 demandeurs.

Portefeuille moyen par conseiller : 519 demandeurs.

La direction nous affirme que c’est « très positif. 91% des demandeurs sont satisfaits ».

 La CGT a exprimé sa position par la déclaration suivante:

Afin de réaliser des gains de productivité, la Direction Générale a décidé une nouvelle fois de « saucissonner » la mission de conseil à l’emploi en créant « le nouveau suivi des demandeurs d’emploi ».

Si bien entendu, nous sommes favorables à ce que les privés d’emploi qui le souhaitent puissent être suivis à distance ponctuellement, ce que la Direction Générale propose va bien au-delà d’une simple modalité de contact. En instaurant le « nouveau suivi », vous privez les demandeurs d’emploi qui acceptent d’entrer dans ce suivi de toute possibilité de rendez-vous physique avec leur conseiller… sauf si le conseiller perçoit une « baisse du niveau de confiance » du DE dans sa recherche d’emploi.

Il peut alors le renvoyer sur un conseiller accompagnement. Oubliés le chômage de masse, les plans de licenciements, les secteurs économiquement sinistrés, le manque de formation qualifiante, les salaires au SMIC, les temps partiels imposés ou la précarité galopante : si le privé d’emploi n’est pas recruté, rien à voir avec le marché du travail, c’est juste une question de manque de confiance en lui … pour certainement traverser la rue !

Avec Pix emploi et les potentiels ateliers prévus, votre volonté semble bien être de pousser une majorité de privés d’emploi vers cette modalité. A ce « nouveau suivi » uniquement numérique, se rajoute l’expérimentation du suivi mutualisé inter agence.

La CGT pourrait se satisfaire que la Direction Générale sorte enfin d’une logique exclusive d’individualisation du suivi des travailleurs privés d’emploi mais il n’en est rien. Vous préparez toutes les conditions pour que ce « nouveau suivi » ne soit plus réalisé dans les agences locales mais regroupé sur des plateformes centralisées départementales et/ou régionales ; avec le risque dans un second temps, que les implantations territoriales soient revues à la baisse comme le préconise la Cour des comptes.

Vous réduisez les activités du conseiller « nouveau suivi » à la revue de portefeuilles, à la prescription et à l’animation de réseaux ou d’atelier. Avec une classification basée sur les compétences mises en oeuvre et non pas sur les qualifications de l’agent, le déroulement de carrière de ces collègues, risque d’être fortement impacté. En effet, au vu des attendus prévus dans l’accord classification, les activités réalisées ne permettront pas d’accéder au niveau E, voire au niveau D. S’ils sont déjà dans ces niveaux à leur prise de poste, plus aucune promotion ne sera alors possible.

De plus, en créant deux nouvelles dominantes dans l’emploi de conseiller au sein des agences de proximités : conseiller « suivi » et conseiller « accompagnement », vous rendez les conditions de mutation encore plus difficiles pour les conseiller à l’emploi en « suivi ». Les Conseillers à l’emploi de la dominante « suivi » vont donc se retrouver être des conseillers sous employés au regard de leur qualification, sans perspectives de déroulement de carrière et avec une activité réduite auprès des usagers.

Par ailleurs, la CGT Pôle emploi Centre Val de Loire et ses EluEs au CSE demandent que la séparation en deux dominantes du conseiller emploi « accompagnement – suivi » et donc de la création de la dominante « suivi » dans le cadre du Référentiel des métiers de Pôle emploi fassent partie d’une consultation du CSEC après que l’Observatoire National des Métiers (ONM) ait pu mener à bien l’ensemble de ses missions conformément à l’accord du 14 décembre 2009.

Consultation sur l’ajustement de l’organigramme de la DR

La direction « supprime » un poste d’assistante de direction. De 5 assistantes, la direction mutualise en passant à 4 assistantes. Un poste en moins que la direction promet de remplacer dans le réseau…

A l’unanimité, les élus ont émis un avis défavorable. Comment valider une suppression de poste ?

Point RH

Pôle emploi Centre Val de Loire a perdu 73 CDI sur les 5 dernières années. Le nombre de CDD s’accroit en pourcentage, auparavant limité à 5% par l’article 8 de la CCN, la direction a obtenu un vote majoritaire des organisations syndicales (avec le désaccord de la CGT) pour modifier la CCN et augmenter le nombre de CDD dans Pôle emploi (15%). Dans Pôle emploi

Centre Val de Loire, 294 CDD sont employés, soit 15% de l’effectif…Ce qui permet à la direction d’ajuster l’effectif à la baisse quand elle le souhaite. Mais comment peut-on rendre une mission de service public en CDD ?

D’autre part, plus de 100 jeunes engagés volontaires en service civique sont utilisés dans les agences. Pôle emploi pourrait – il continuer à fonctionner sans l’emploi de ces services civiques ?

Réclamations

Les réclamations (anciennement questions portées par les délégués du personnel) sont constamment positionnées au dernier point de l’ordre du jour. Et la direction les sélectionne en amont de la réunion.

Ainsi, toutes les questions de la CGT ont été retirées des débats. La direction n’a retenu qu’une seule question, unilatéralement.

Le constat est simple : les prérogatives des Délégués du Personnel, portant sur nos conditions de travail (santé, salaires, congés…) ont clairement été supprimées dans Pôle emploi, alors que la loi portant sur le CSE les a pourtant maintenues. Etes – vous d’accord avec ce fonctionnement imposé par la direction.

La direction apportera une réponse écrite, sans débat, à nos réclamations. Nous vous les transmettrons.

 

RESTEZ PROCHES DE LA CGT !

Vos élues CGT au CSE :

Marie Françoise BOURGEOIS

Martine MOREIRA DE JESUS

Chrystèle CHARRET

Représentant Syndical :

Boualem BOUAKKAZ

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