Le 15 avril dernier, vos représentants CGT Pôle emploi Centre Val de Loire ont souhaité alerter la directrice régionale des difficultés rencontrées par les agents suite aux hausses des prix des carburants. La directrice régionale a répondu le 2 mai, nous vous laissons apprécier cette réponse
Courrier adressé à Madame la directrice régionale
Madame la Directrice Régionale Pôle emploi Centre val de Loire,
Les élues CGT sont quotidiennement interpelées par un nombre grandissant de nos collègues à propos du coût des déplacements domicile / travail. Il n’est pas rare en effet que certain.e.s agent.e.s effectuent 150 km Aller/Retour pour se rendre sur leur lieu de travail. La hausse du prix des carburants, dans le contexte d’inflation que nous vivons, induit un surcoût financier trop lourd pour toutes et tous y compris – et surtout – pour les plus précaires des salarié.e.s de Pôle emploi (CDD, bas Coefficients, familles monoparentales..).
Le 1er février 2022, à l’initiative de toutes les Organisations Syndicales, une mobilisation historique a rassemblé les agent.e.s dans l’action, avec notamment une attente nécessaire de revalorisation collective des salaires. La prime de 330,66 € brut octroyée aux agents de droit privé ne répond que très partiellement aux difficultés rencontrées. Le 1er février vous nous aviez expliqué que les revalorisations salariales sur la période avaient compensé les augmentations du coût de la vie, force est de constater que le compte n’y est pas et que la situation financière des agent.e.s de Pôle emploi continue de se dégrader dans des proportions inédites.
Avancer le coût du carburant pour venir travailler est pour beaucoup une difficulté devenue insurmontable et une charge supplémentaire injuste pour tous, payer pour travailler ne peut pas être une option.
Mme La directrice régionale, quelles réponses apportez-vous à nos collègues de droit privé ET de droit public qui sont de plus en plus dans des difficultés financières pour juste venir travailler à Pôle emploi ?
Dans l’attente de vous lire recevez Madame la Directrice Régionale nos meilleurs sentiments
Pour la CGT
Les élues, les délégués syndicaux, les membres de la commission exécutive
Réponse de Madame la directrice régionale
Mesdames, Messieurs,
Vous m’interpellez sur la question de la rémunération des agents de droit privé et de droit public de la région face au contexte d’inflation actuel.
Je vous rappelle les décisions comme les négociations annuelles sur la rémunération relèvent de la compétence de la Direction Générale.
Début 2022, celle-ci a décidé, de façon exceptionnelle, de mettre en œuvre unilatéralement une augmentation générale des salaires des agents de droit privé. Cette décision unilatérale a été prise afin de ne pas pénaliser financièrement les agents de droit privé par l’absence d’accord valide sur la NAO et a permis une augmentation générale des salaires ainsi qu’une hausse de la valeur faciale des titres restaurant.
Ainsi, la partie fixe du salaire de base et le point de salaire des agents de droit privé, tel que prévu à l’article 12 de la Convention collective nationale, ont été respectivement portés à 319,5 € et 3,1469 € à compter de la paie de mars 2022 avec un rappel pour les mois de janvier et février. Le budget de cette mesure est de 31 M€, soit 1% de la masse salariale.
A compter de mars 2022, vous avez également pu noter une augmentation de la valeur faciale des titres restaurant, portée à 9,48 € (contre précédemment 9,25 €). Le budget de cette mesure est de 1,5 M€.
Il est à préciser que ces mesures s’inscrivent en complément des dispositions de la Convention collective nationale et de la Classification (ancienneté et dispositif de promotion).
De plus, à la demande de 4 organisations syndicales (CFTC, CFDT, CFE-CGC, SNAP), la direction a ouvert une négociation portant sur la reconduction de l’accord d’intéressement déjà mis en place en 2021.
La négociation au niveau de la branche s’est déroulée en mars 2022 et a abouti à la signature d’un accord valide le 01/04/2022 (signé par 4 organisations syndicales représentatives CFDT, CFE-CGC, SNAP et CGT-FO représentant plus de 50% du quorum) sur la base d’un budget de 1% de la masse salariale (il était de 0.85% sur l’accord précèdent). L’accord d’entreprise a également été valablement signé et permettra donc la mise en œuvre du dispositif d’intéressement pour la deuxième année consécutive avec une enveloppe distribuable plus importante. Le budget de cette mesure est de 25 M€.
Pour les agents de droit public, il convient de rappeler que tous les agents de droit public de Pôle emploi ont bénéficié d’une hausse de rémunération à l’entrée en application de la nouvelle classification. La nouvelle classification a également instauré des nouvelles modalités de promotion des agents de droit public et revalorisé le taux de l’effectif total des agents de droit public pouvant être classés dans les échelons exceptionnels.
En outre, le budget consacré à la prime CCV perçue en mars de cette année a été porté à 2.85% de la masse salariale contre 2% précédemment.
Enfin, le gouvernement a annoncé une hausse prochaine du point d’indice de la fonction publique.
Je vous rappelle que la Direction Générale de Pôle emploi, qui porte une attention particulière et constante à la rémunération de l’ensemble de ses salariés, comme l’attestent ces différentes mesures, ne peut agir que dans le cadre budgétaire qui lui est fixé annuellement par les autorités de tutelle.
Cordialement