A l’ordre du jour de ce CSE : un point sur France Travail, expérimentation sur les nouvelles modalités d’accompagnement, recours aux heures supplémentaires
En préambule, la CGT a rappelé les difficultés rencontrées par les agents en situation d’accueil, notamment face aux colères (souvent légitimes) des usagers.
La CGT a de nouveau dénoncé l’emploi dévoyé des jeunes volontaires en service civique, exerçant de fait une mission de service public, au contact direct des demandeurs d’emploi. Pôle emploi pourrait – il fonctionner sans jeunes volontaires en service civique ? La CGT demande que les jeunes en service civique soient éloignés de tout contact avec les usagers du service public de l’emploi et que les moyens nécessaires à l’exercice de notre mission de service public soient fournis par l’état.
Point France Travail
La direction régionale nous répète encore la même rengaine : « Le taux de chômage n’a jamais été aussi bas et on se dirige vers le plein emploi. En même temps, les employeurs rencontrent toujours beaucoup de difficultés de recrutement »…
Commentaire CGT : c’est l’argument massue, fallacieux, du gouvernement et de la direction générale : « Comment se fait-il qu’en période de plein emploi, les employeurs ne puissent embaucher » ? En d’autres termes : « Celui qui est au chômage est un feignant et il n’a qu’à traverser la rue pour trouver du boulot » !
En réalité, avec près de 3 millions de chômeurs en catégorie A et 6 millions toutes catégories confondues, nous sommes très éloignés du « plein emploi ». La précarité explose ! Les emplois non pourvus représentent chaque mois, environ 150 000 offres. Et les difficultés de recrutement, sont d’abord liées aux mauvaises conditions de travail.
La CGT a lu la déclaration suivante :
« France Travail : une libéralisation et territorialisation du Service Public de l’Emploi et de l’Insertion pour satisfaire uniquement les besoins des employeurs et contraindre les usagers. Le Président de la République et son gouvernement ont décidé de s’attaquer au monde du travail via plusieurs dites « réformes » : Assurance Chômage, Retraites, Expérimentation RSA, France Travail, Lycées Professionnels,… qui ont toutes pour perspectives de satisfaire les besoins des entreprises au détriment des travailleurs, des privés d’emploi, de la jeunesse, réduire les missions des Services Publics tout comme de la Protection Sociale.
Le rapport de Thibault Guilluy, Haut-commissaire à l’Emploi et à l’Engagement des entreprises, sur France Travail est paru ce 19 avril et le projet de loi « Pour une nouvelle société du travail et de l’emploi » doit être présenté au Conseil des Ministres puis discuté au Parlement en juin.
Pour la CGT Pôle emploi, la création du « Réseau France Travail » s’inscrit dans la poursuite et l’aggravation des politiques de libéralisation et de territorialisation des missions du Service Public de l’Emploi et de l’Insertion remettant en cause l’égalité des droits et de traitement des usagers sur l’ensemble du territoire et renforçant la mainmise des Opérateurs Privés de Placement (et bientôt des agences d’Intérim) sur l’accompagnement des usagers.
L’obligation d’inscription de tous les travailleurs privés d’emploi (allocataires du RSA, leurs ayant droits, reconnus travailleur handicapé compris) liée à la signature imposée d’un Contrat d’Engagement n’a pour objectif que de renforcer les devoirs au détriment des droits et faire peser sur chacun la menace du contrôle, de la radiation et donc de la privation d’allocations (minima sociaux compris) essentielles pour vivre.
Dans sa poursuite effrénée d’attendre le soi disant plein emploi et un taux « statistique » de chômage à moins de 5% – sans prendre en compte la réalité de l’activité économique – le gouvernement entend contraindre les travailleurs privés d’emploi à répondre aux pénuries de main d’œuvre – sans s’interroger sur leurs origines – satisfaire les besoins du Patronat et construire une société du plein emploi précaire, sous payé et aux conditions de travail dégradées.
Le renforcement de l’accompagnement intensif sur le modèle des 15 à 20h d’activités hebdomadaires tout comme la refonte annoncée de la délivrance des services de l’« opérateur France Travail » dans le cadre de la future Convention Tripartite Etat-UNEDIC-Pôle emploi s’inscrivent dans une logique court-termiste, adéquationniste et coercitive.
La CGT Pôle emploi estime qu’un autre Service Public de l’Emploi est possible répondant aux besoins et attentes des usagers, permettant d’indemniser tous les travailleurs privés d’emploi (primo accédant compris) en les accompagnant vers un emploi choisi, pérenne et correctement rémunéré. Cette perspective passe par l’abandon du Projet France Travail. En ce sens, la CGT Pôle emploi entend alerter les parlementaires et participer à la nécessaire construction d’un front unitaire large de mobilisation des personnels, des usagers et de l’ensemble des travailleurs ».
Point sur le « laboratoire » mené dans l’agence d’Orléans Nord sur les nouvelles modalités
Ces nouvelles modalités d’accompagnement sont fondées sur une segmentation portant sur l’employabilité du demandeur d’emploi. Des jalons sont fixés, entre 3, 6 et 12 mois, au terme desquels l’accompagnement du demandeur peut être modifié. Une grande partie de cet accompagnement sera pris en charge par des prestataires privés. La mise en œuvre de cette « expérimentation » est prévue mi-juillet et le rapport de conclusion en fin d’année.
Commentaire CGT : c’est un modèle qui se rapproche du SMP (Suivi Mensuel Personnalisé), qui a été enterré par la direction générale et qui ressort aujourd’hui… On ne connait pas la taille des portefeuilles. Et pour cause, la question essentielle des moyens n’a pas été abordée par la direction…
Informations RH
La CGT, une fois de plus, constate que 469 heures supplémentaires ont été effectuées au mois d’avril, dans Pôle emploi Centre Val de Loire. Ce qui représente près de 3 équivalent temps plein. Et ce, chaque mois, tout au long de l’année. La CGT estime que les heures supplémentaires régulières chaque mois ne doivent pas exister dans un service public, encore moins dans celui de l’emploi. Celles-ci doivent être traduites en embauches pérennes.
D’autre part, la CGT continue de s’étonner qu’un conseiller GDD (militant CFDT exclusif depuis des dizaines d’années) puisse bénéficier du traitement de cadre au forfait avec 16 mois de salaire.
Réclamations
La CGT demande que toutes les réclamations portées par les élus soient effectivement débattues en séance, face à la direction régionale responsable des conditions de travail dans l’établissement régional. En effet, sans débat et sans avoir entendu les arguments des élus, comment la direction régionale peut-elle apporter une réponse « objective » à toutes les réclamations ? Et comment les élus peuvent-ils pleinement remplir leur mission de défense des intérêts des agents, si la direction régionale refuse de débattre en séance de toutes les réclamations ? Etes-vous d’accord avec ce processus mis en place unilatéralement par la directrice régionale ?
RESTEZ PROCHES DE LA CGT !
TOUS EN GREVE ET DANS LA RUE LE MARDI 6 JUIN !
REJOIGNEZ LA CGT
Vos élues CGT au CSE :
Marie Françoise BOURGEOIS – Martine MOREIRA DE JESUS
Chrystèle CHARRET – Emilie CHAUVET
Représentant Syndical :
Boualem BOUAKKAZ