Consultation sur l’extension de l’accompagnement BRSA, sur la mise en oeuvre de l’expérimentation MSA, sur les potentialités des datas et de l’IA…
Consultation sur l’extension de l’accompagnement rénové des BRSA
Suite aux annonces du gouvernement, la CGT est consultée aujourd’hui sur l’extension des expérimentations BRSA. Les agences de Gien, Phitiviers, Vendôme, Romorantin, Saint Amand, Dreux et Vernouillet vont expérimenter l’accompagnement rénové des BRSA en 2024, en complément de Montargis.
Commentaire CGT : nous manquons d’information en termes de budget, de moyens, de répartition des ressources entre France travail et les Conseils départementaux… Comment seront répartis les 23 millions d’€ alloués à France travail dans le budget de la région CVL en 2024 ? La Direction va trop vite et sans faire de bilan d’autant que le retour d’expérience n’est pas suffisant selon les propos même du DT du Loiret il y a peu. De plus, c’est en diminuant les missions AIJ et CEJ que cette extension sera préjudiciable à l’accompagnement personnalisé des jeunes alors que nous manquons de moyens.
Peu de chiffres sur les privés d’emploi ayant intégré une formation, sur celles et ceux ayant accédé à un emploi en CDI, en CDD, rien sur les 15 heures d’activité obligatoires…
Enfin, la CGT attire l’attention sur la complexité pour les BRSA d’avoir des organismes différents selon qu’on se place sur le champ de l’allocation, qui reste à la main de la CAF, et celui de l’accompagnement qui relèvera de FT ou des CD. Cela commence déjà à générer des interrogations et des confusions !
Pour la CGT, une taille raisonnable de portefeuille permet des conditions de travail favorables pour réaliser un accompagnement de qualité au service des demandeurs d’emploi. Une fois de plus, le manque de moyens humains ne permet pas d’accompagner de manière homogène tous les demandeurs d’emploi.
A l’unanimité, les élus CSE ont décidé de s’abstenir sur ce projet.
Consultation sur la mise en œuvre de l’expérimentation MSA
L’expérimentation MSA propose une évaluation de 2 modèles :
- Modèle 1 : la segmentation par besoin, fondé sur une logique de parcours : définition d’un objectif prioritaire s’appuyant sur l’appréciation de l’employabilité ; offre de service associée et durée de l’accompagnement prédéfinie afin de réinterroger les besoins où 3 parcours sont identifiés :
- Modèle 2 : la priorité à l’alliance de travail, fondé sur la proposition d’un accompagnement à 2 vitesses
En réalité, ces 2 modèles permettent une augmentation conséquente du recours à la sous-traitance et aux opérateurs privés. La direction confirme nos craintes en matière de privatisation de la mission d’accompagnement. S’ajoute à l’utilisation de la sous-traitance pour les modèles 1 et 2 la mise en place d’une nouvelle prestation pour les personnes les plus proches de l’emploi, appelée « derniers km ». Certaines personnes peuvent se frotter les mains, elles vont pouvoir capter un marché bien juteux…
France Travail accroit sur son budget propre le financement de la sous-traitance et le recours aux opérateurs privés de placement pour une partie importante de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, alors que toutes les études ont prouvé que ces OPP sont moins efficaces, ont des prestations moins qualitatives et sont plus couteux que les conseillers. Pour la CGT, ce projet est en totale contradiction avec notre vision de l’accompagnement de nos usagers. Cette usine à gaz entérine l’externalisation de la mission d’accompagnement sur le champ du placement et celui de l’entreprise. L’indemnisation est pour l’instant « épargnée » mais pour combien de temps encore ? Je voudrais citer une phrase d’O. Dussopt : « je dis service de l’emploi et non pas SPE ». Tout est dit.
Pour la CGT, il s’agit d’une concurrence déloyale organisée génératrice de RPS qui va inévitablement aggraver les conditions de travail des agents dont les missions vont s’appauvrir. Il n’est pas question pour notre organisation syndicale de valider ce projet. Nous sommes en profond désaccord avec la stratégie mise en place par l’établissement quant aux nouvelles modalités de suivi. Nous sommes contre l’externalisation de l’accompagnement des DE aux organismes privés : par expérience, les agents du service public de l’emploi sont plus efficaces et pour un moindre coût.
A la majorité, les élus CSE ont émis un avis défavorable sur cette expérimentation.
Information avant consultation sur le programme « exploiter pleinement les potentialités de la data et de l’IA au service des objectifs de France Travail ».
La Direction nous a présenté différents outils en lien avec l’IA et plus particulièrement une présentation de l’outil CHATFT (inspiré de CHAT GPT). Pour la Direction, l’objectif est simple : faciliter le lien avec les différentes bases de données documentaires existantes et gagner en efficacité et temps pour les conseillers, afin de se concentrer sur le cœur de métier, qui est l’accompagnement « pour ceux qui en ont le plus besoin. »
A cela s’ajoute l’outil GOJOB : agence d’intérim, créée en 2015, qui a utilisé l’IA dans un logiciel de rapprochement et qui avait été un échec sur un test effectué en PACA en 2016. Pour la direction, l’outil va permettre de réaliser plus de mises en relation.
Commentaire CGT : même si l’outil nous est présenté comme très intéressant par la Direction, la CGT ne minimise pas les risques que cela peut engendrer sur l’employabilité, l’évolution de nos métiers, etc. Nous avons conscience que la Direction développe cet outil comme pour « être à la page », tout en prônant un système hyper sécurisé.
Vos élus ne manqueront pas de réaffirmer les positions de la CGT, lors du prochain CSE, au moment de la consultation et du vote.
Vos élu-es au CSE :
Chrystèle Charret, Charline Duwiquet, Alexandre Vaccariello
Votre représentante syndicale :
Odile Garrivet
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