Comité d’établissement du 25 juillet 2019

Déclaration de la CGT sur le journal de recherche d’emploi et le pack démarrage.

 

Déclaration de la CGT concernant l’expérimentation en région CvdL du journal de recherche d’emploi

-« Le Journal de la recherche d’emploi n’est pas un moyen de contrôle, mais un outil d’aide à l’amélioration de l’accompagnement » dixit le DG.

Il faut reconnaître la capacité de Pôle emploi à présenter un nouveau dispositif de contrôle des demandeurs d’emploi comme un outil « au service » de l’accompagnement.

Il y a tout de même un paradoxe entre ce déni et le fait d’intégrer le renseignement du journal de la recherche d’emploi dans les éléments d’actualisation, via l’obligation de déclaration de recherches d’emploi.

Au-delà du traçage des demandeurs d’emplois, la CGT voit dans ce nouvel outil un élément de plus de la dématérialisation de la relation conseiller/demandeur d’emploi.

Et comment ne pas faire le lien avec d’autres expérimentations, comme le journal de bord des chômeurs au Royaume-Uni ? Le niveau d’exigence des efforts qui leur ont été imposé en a découragé un certain nombre qui ont complètement arrêté de rechercher un emploi, rejoignant notamment les fameux NEETS. Au final, le retour à l’emploi a diminué. Avec un taux de chômage à 4%, le Royaume-Uni peut faire rêver nos décideurs mais c’est mettre de côté la galère des chômeurs britanniques avec l’explosion des temps partiels et l’augmentation des femmes qui doivent travailler du fait du recul de l’âge de départ en retraite. Est ce vraiment un modèle que nous voudrions voir en France ?

Que ce soit aux USA, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, le renforcement du contrôle a été testé sans succès. En effet, les chômeurs n’ont pas retrouvé d’emploi plus rapidement. Dans le Maryland, aux Etats-Unis, les chômeurs ont dû envoyer 2 fois plus de candidatures et se soumettre à un contrôle accru quant à la réalité des candidatures. Le retour à l’emploi n’a pas augmenté,

L’expérience suisse montre quant à elle que les sanctions poussent les demandeurs d’emploi à prendre des emplois moins bien rémunérés et moins stables, si bien qu’ils se retrouvent plus souvent au chômage. Ce dumping social conduit à priver d’opportunités d’emplois les chômeurs moins qualifiés dans un triste jeu de chaises musicales.

Pour la CGT, le service public de l’emploi n’a pas à assumer la responsabilité du manque de créations d’emplois. Qui licencie ? Qui délocalise ? Qui ferme des usines ? Ni pour les chômeurs, ni pour Pôle emploi, ce renforcement du contrôle n’apportera pas les résultats attendus parce que les solutions sont ailleurs.

Déclaration de la CGT concernant le « pack démarrage »

La CGT ne peut qu’être d’accord avec l’objectif d’être plus opérant durant le 1er mois d’inscription. Nous nous félicitons d’ailleurs que Pole emploi s’intéresse à la courbe d’employabilité après inscription des demandeurs d’emplois. Car oui, la situation n’est pas tout à fait la même selon qu’on soit à 1 mois, 3, 6 12 ou 24 mois d’inscription et tout doit être mis en œuvre pour aider les privés d’emplois à en retrouver dans les meilleurs délais.

Certes le « pack démarrage » correspond à un outillage adapté à un chercheur d’emploi dans un délai de délivrance adapté lui aussi, puisque le choix est même possible pour l’usager entre un démarrage immédiat ou de différer de 3 mois.

Ce dispositif devrait aussi rendre les services de Pôle emploi plus lisibles pour les usagers, voire plus sexy.

La CGT espère que l’instauration d’une « relation de confiance avec chaque demandeur d’emploi » ne sera pas trop heurtée par les prochaines évolutions de l’assurance chômage et le renforcement du contrôle des recherches d’emploi.

Bien entendu, l’efficacité de ce pack dépend essentiellement du « marché du travail ». Il s’agit donc d’organiser la cohérence des profils des demandeurs d’emploi avec le marché du travail tel qu’il est et tel qu’il sera. Ce n’est jamais qu’une marchandisation plus élaborée du « stock des demandeurs d’emploi ».

Il demeure que la carence de créations d’emplois dudit marché et le recours toujours accru aux contrats de moins d’1 mois risquent de plomber l’efficacité du « pack démarrage ». En effet, le meilleur accompagnement au retour à l’emploi sera vain en l’absence de créations d’emplois suffisantes, sans oublier que cette situation génère des conditions de travail inacceptables et des rémunérations peu attractives.

La CGT regardera avec attention l’expérimentation à Châteauroux qui précédera le déploiement début 2020.

Si l’objectif du dispositif est louable, bien que tardif, il est à craindre que nos moyens opérationnels et de contrôle, mais surtout le sacrosaint marché du travail ne réunissent pas les meilleures conditions de réussite du « pack démarrage ».

 

Vos élus et représentants syndicaux CGT

 

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