Compte rendu CSE du 27 octobre 2022

Déclaration sur le plan « Métiers en tension », remplacement de « LISA », point d’&tape sur la mise en œuvre du CRI, point sur les immersions facilitées et la non réponse de la direction à vos réclamations

En préambule, la CGT s’est joint à FO et la CFDT avec la déclaration suivante portant sur le « vivier de métiers en tension » :

Suite au CSEC du 21/10/2022, les élus CSE Pôle emploi CVL soutiennent sans réserve la résolution prise par les élus de l’instance centrale relative au dossier « viviers sectoriels ». Cette résolution adoptée à l’unanimité des élus CSEC, moins une voix, indique l’absence de tout élément relatif à l’impact sur l’organisation et les conditions de travail, ainsi que l’absence d’éléments relatifs aux conditions de mise en œuvre.

Les élus du CSE PE CVL réitèrent les alertes faites lors du dernier CSE ordinaire régional du 28/09/2022, à savoir :

  • Une déloyauté inacceptable dans la mise en œuvre d’un projet présenté en instance comme simple information alors que ce dernier est déjà totalement ficelé et déployé
  • Une inadéquation entre la réalité des demandes des employeurs et la vraie vie des demandeurs d’emploi, ne pouvant par exemple, pas se loger à proximité du lieu de travail ou remplir leur réservoir d’essence pour aller travailler
  • Une interrogation forte de la part des élus sur les indicateurs réels associés à ce projet et les attentes et pressions qui en découleront
  • Une charge de travail accrue et non compensée pour les conseillers en charge de ces « viviers »
  • Une inquiétude forte quant à une gestion de la liste plus fréquente et ciblée sur les demandeurs d’emploi pris dans ces « viviers » qui pourraient alors faire l’objet de sanctions à titre d’exemples.

A l’unanimité, les élus demandent un CSE extraordinaire à la direction sur la mise en œuvre des « viviers de métiers en tension »

Remplacement de LISA par FDS

Il s’agit du suivi et de la gestion des signalements. C’est une application disponible dans le bureau métiers qui permet à l’agent de signaler un évènement santé, sureté et sécurité.

Commentaire CGT : la CGT s’interroge sur les raisons pour lesquelles les DT sont dans le circuit d’information de ces signalements, alors que les représentants du personnel ne le sont pas. Y’a-t-il une action spécifique de la DT ou s’agit-il à terme de déléguer aux DT la résolution de ces incident ?

Pour la CGT, la prévention et la résolution des incidents impactant la santé et la sécurité au travail des agents repose d’abord sur un débat de fond portant sur les causes et non un débat portant sur un outil.

Point d’étape sur la mise en œuvre du Conseiller Référent Indemnisation (CRI)

La direction tente de nous convaincre que cette organisation améliore les conditions de travail et le service aux demandeurs.

La CGT a exprimé son avis par la déclaration jointe :

Expérimentée initialement dans 4 Régions (et 11 agences) en Septembre 2017 puis prolongée et étendue à 7 régions (et 15 agences) en novembre 2020, la mise en œuvre du Conseiller Référent Indemnisation (CRI), inscrite dans la Convention Tripartite Etat-Unedic-Pôle emploi 2019-2022 et les orientations stratégiques de Pôle emploi, individualise l’activité indemnisation au prétexte d’un meilleur suivi dit « personnalisé ».

L’individualisation est le maître mot de la Direction Générale en matière d’organisation du travail : individualisation du temps de travail, individualisation des fiches de postes (basées sur les compétences), individualisation de la rémunération (les primes en lieu et place d’une augmentation générale des salaires), évaluation individuelle (EPA, ESA, ORS) et maintenant individualisation de l’activité des collègues indemnisation après celle du Conseil à la suite du Plan Stratégique Pôle emploi 2015.

Cette individualisation forcée opère un transfert de responsabilité s’inscrit pleinement dans le cadre de la Performance par la Confiance dont l’objectif est d’accroître la productivité, de contraindre les agents à souscrire aux orientations stratégiques et

idéologiques de l’établissement, d’atteindre – coûte que coûte – les objectifs de la Convention Tripartite et ainsi ériger les indicateurs comme une finalité.

Le CRI entraine :

  • La fin systématique de l’accueil physique indemnisation par les agents de l’indemnisation
  • L’augmentation de leurs plages contraintes (3949)La multiplication des attentes, des contacts mails et téléphoniques
  • Des pressions individuelles accrues sur les objectifs à atteindre
  • Une augmentation des entretiens de suivi avec l’ELD.

Cela a pour conséquence une perte du sens liée au métier de l’indemnisation d’où une souffrance au travail (gestions des erreurs occasionnées par la sous-traitance et l’automatisation – nécessité de répondre individuellement aux attentes des usagers), une intensification de la charge de travail avec la gestion du portefeuille Conseiller Référent Indemnisation dont le nombre d’usagers à suivre peut atteindre 1300 demandeurs d’emploi, un isolement des collègues indemnisation du collectif de travail et l’accroissement de la compétition entre agents.

Par ailleurs, la mise à distance renforcée de l’activité indemnisation vis-à-vis des usagers et la multiplication des traitements en « back office » risquent à terme de voir les agents indemnisation affectés à des plateformes régionales/départementales ou de bassin après la fermeture ou la fusion d’agence de proximité.

Les agents indemnisation ont été les premières victimes de l’accord GPEC à travers la « trajectoire GDD » entérinant ce métier comme décroissant avant que la Direction Générale ne fasse marche arrière – les récents recrutements insuffisants d’agents indemnisation en témoignent. La crise sanitaire, sociale et économique va accroître les besoins des usagers. Aussi les moyens humains en CDI sont nécessaires pour répondre à l’ensemble des missions, dont l’indemnisation, de Pôle emploi.

Enfin, pour les travailleurs privés d’emploi, le CRI se traduit par la fin de l’accueil physique choisi de proximité, la fin de l’indemnisation au juste droit (lié à l’automatisation du calcul des droits), le risque d’augmentation des erreurs et des trop-perçus justifiés ou non, et le mécontentement des demandeurs d’emploi en demande urgente et/ou en difficulté.

Immersion facilitée

Il s’agit, pour la direction, d’augmenter le nombre d’immersions en entreprises pour répondre aux demandes de recrutements des employeurs. Pour les entreprises, il suffit de s’enregistrer sur une plateforme en précisant les métiers sur lesquels ils souhaitent recruter. Les demandeurs peuvent alors, via un moteur de recherche, se positionner sur une immersion (PMSMP). Ces « immersions » en entreprises peuvent durer jusqu’à 2 mois pour les demandeurs d’emploi, sans aucun coût pour l’employeur.

C’est l’entreprise qui décide, sans intervention obligatoire d’un agent Pôle emploi.

L’entreprise pourrait obtenir plusieurs demandeurs d’emploi en immersion « gratuitement ». Il y a déjà 2000 entreprises référencées sur la plateforme dématérialisée. Et les demandeurs d’emploi qui refuseraient ce travail gratuit après y avoir été incités par un conseiller, se verraient orientés vers le service de contrôle de la recherche.

Commentaire CGT : Pour nous, CGT, c’est du dumping social (les métiers les plus demandés en immersion sont ceux de la restauration), car ces demandes d’immersion (qui peuvent aller jusqu’à 2 mois) sont, au final, des emplois en moins. Car qu’en est-il des engagements demandés aux employeurs ? Ont-ils des obligations d’embauches au terme d’immersion ? Non.

Réclamations

Comme d’habitude, la direction, de manière unilatérale, décide de ne débattre que sur les réclamations qu’elle a choisies au préalable (elle enverra les réponses sur les autres par écrit, sans avoir entendu les arguments en défense des élus du personnel).

N’est-ce pas une forme de mépris vis-à-vis de nos conditions de travail ?

 

Ne comptons que sur nous-mêmes pour défendre nos intérêts et nos conditions de travail !

REJOIGNEZ LA CGT

Vos élues CGT au CSE :

Marie Françoise BOURGEOIS      –      Martine MOREIRA DE JESUS

Chrystèle CHARRET     –     Emilie CHAUVET

Représentant Syndical :

Boualem BOUAKKAZ

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