Compte rendu CSE du 30 septembre 2021

Expérimentation télétravail et consultation sur l’outil « Contact Via Message ». La DR a comme d’habitude refusé de débattre de vos questions portées par la CGT.

Consultation sur l’expérimentation télétravail

La CGT Pôle Emploi a pris part à la négociation du nouvel accord télétravail afin de gagner de nouveaux droits pour les agent-e-s ! Mais pour autant, au vu de l’expérimentation ajoutée dans cet accord, la CGT ne l’a pas signé.

Avec cette expérimentation la direction, sous prétexte de télétravail, souhaite casser à court terme notre organisation du travail et à moyen terme la pérennité de nos sites et services.

La direction a intégré au sein de cet accord une expérimentation intitulée « Expérimentation d’une nouvelle modalité d’accès au télétravail ». Cette expérimentation, prévue sur une durée de 15 mois à compter de Janvier 2022, prévoit de tester et d’évaluer une organisation du travail fondée principalement sur un recours massif au télétravail sur nos sites et structures.

L’organisation du télétravail dans le cadre de l’expérimentation se fera sur la combinaison de 3 variables :

– les besoins de présence physique nécessaire pour rendre le niveau de service attendu en fonction des activités,

– les besoins de présence physique nécessaire au titre de la cohésion du collectif,

– les besoins de présence physique appréciée individuellement par chaque agent

Au-delà des alertes que nous pouvons porter sur la remise en cause des droits aux congés, aux temps partiels et à la mobilité, une organisation du travail fondée essentiellement sur le télétravail aura des conséquences néfastes :

  • Remise en cause de la délivrance des services aux privé-e-s d’emploi sur des sites de proximité,
  • Faciliter les fusions et suppressions de sites, des services, externaliser nos activités
  • Contraindre tous les agent-e-s au choix du télétravail et remettre en cause la notion de volontariat,
  • Casser les collectifs de travail et individualiser encore plus la charge de travail,
  • Faire porter sur les agents la responsabilité de l’organisation du travail et l’atteinte des résultats,

Mais alors quel a été l’intérêt de négocier un accord télétravail pour une durée de 3 ans si, dans le même temps, la direction prévoit une expérimentation d’une durée de 15 mois pouvant remettre en cause les acquis qui ont pu être obtenus lors de cette négociation ?

La direction veut profiter de cette expérimentation, pour aller plus vite et plus fort sur la détérioration de notre organisation du travail et donc de nos missions de service public.

Le danger réside bien dans une hyper-responsabilisation des agent-e-s et notamment des managers qui devront intégrer les objectifs comme étant les leurs et qui seront tenus directement responsables en cas d’échec ou de recul de la « performance ».

Le danger réside bien dans une individualisation toujours plus grande des activités, du service rendu. La direction générale ne voit la présence sur le lieu de travail « qu’utile à la cohésion du collectif, au maintien des interactions interpersonnelles ».

Pour la CGT, les agent-e-s ont besoin les un-e-s des autres pour réaliser leur travail au quotidien, pour accomplir leurs missions. C’est dans le travail collectif que l’individu se réalise.

A partir du mois de Septembre 2021, les managers, sur ordre de la direction, vont présenter à tou-te-s les agent-e-s l’accord télétravail mais surtout vont vanter l’expérimentation. Personne n’est dupe sur la pression qui sera mise afin de recueillir un avis majoritaire sur « la volonté » des agent-e-s de s’inscrire pour tester des formes de télétravail hors standard.

La direction nous informe que les sites seront choisis sur la base du volontariat, et sous condition : que 80% des agents y soient volontaires. La campagne expérimentation aura lieu en amont de la campagne des candidatures individuelles au télétravail. Au 30/09, les sites volontaires devront s’être portés candidats, et c’est au 31/10 que seront validés les « heureux gagnants ».

Etrangement, c’est à cette même date, que la Direction Générale envisage de mettre en œuvre sa charte Télétravail jusqu’au 1er janvier ! Attention aux manipulations qui pourront être faites pour faire croire aux agent-e-s qu’il est indispensable pour chacun d’être volontaire à l’expérimentation pour bénéficier du télétravail !

La vraie campagne de candidatures individuelles au télétravail ne débutera qu’en Novembre 2021. En Septembre, c’est la campagne de la direction qui débutera pour remettre en cause nos missions, nos métiers et nos emplois au travers de cette expérimentation.

Consultation sur l’outil « contact via message »

Une fois de plus, la Direction Générale ne nous présente pas un projet dans sa globalité. Elle se contente de nous demander notre avis quant au déploiement d’un nouvel outil qui aurait pour objet principal « de faire évoluer l’outil de gestion des mails … en ayant aussi recours à de l’analyse sémantique issue de l’Intelligence artificielle (IA) ».

Cet outil vise, dans sa présentation, à « identifier l’expéditeur du mail et l’objet de sa demande et à préparer des suggestions de réponses ».

Chacun l’aura compris, la CGT n’est pas fan du déploiement d’outils qui se proposent de « faire à la place du conseiller » par des processus d’automatisation utilisant, qui plus est, l’intelligence artificielle.

Pour la CGT, « faire gagner du temps au conseiller en faisant à sa place » est la négation de nos métiers, de notre qualification par la transformation des conseillers en agents « presse-bouton ». C’est encore plus de déshumanisation dans la relation avec les usagers avec l’envoi de réponses « normalisées » pas toujours adaptées à la situation.

CVM, ça serait donc « gagner du temps » à la seule condition de laisser l’outil répondre à notre place. Comment un agent va-t-il pouvoir expliquer qu’il choisit de s’exonérer de l’outil pour apporter des réponses réellement personnalisées ? Soyons lucide, la crainte est plutôt qu’il soit prétexte à augmenter la charge et à intensifier encore un peu plus notre travail.

Et ce temps gagné ? Certes, nous pourrions imaginer que la Direction Générale l’utiliserait pour satisfaire notre revendication CGT de réduire le temps de travail à 32H/hebdo sans perte de salaire.

La CGT Pôle emploi l’affirme : la Direction générale avance masquée. Les différents dossiers et projets qu’elle nous présente « un par un et au fil de l’eau » forment bien un ensemble cohérent. Sous couvert de modernité et de réduction de la dépense publique, la Direction Générale considère une fois de plus que le recours aux outils numériques et/ou à l’intelligence artificiel serait l’Alpha et l’Omega de toute activité.

 La délégation CGT au CSE :

Elues :

M. MOREIRA DE JESUS – E CHAUVET – MF BOURGEOIS – C. CHARRET

Représentants syndicaux :

BOUAKKAZ – H. COLAS

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.